Édition du mardi 23 novembre 2004
Services à la personne : Jean-Louis Borloo veut créer 500 000 emplois nouveaux en trois ans
Le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, a réuni lundi les intervenants du secteur des services à la personne en vue de créer 500 000 emplois nouveaux en trois ans, mais les engagements de l'Etat, notamment en matière de financement, ne seront connus qu'en janvier.
Le ministre et les représentants du secteur (associations, entreprises, particuliers employeurs, structures publiques, financeurs, organismes de prévoyance, industries de haute technologie) se sont retrouvés au ministère pour signer une convention destinée à en faire "un pôle d'excellence nationale", a indiqué M. Borloo au cours d'une conférence de presse.
Les services à la personne, qui regroupent aussi bien l'aide à domicile pour les personnes âgées que le soutien scolaire, le jardinage ou l'assistance informatique, représentent actuellement 1,3 million d'emplois en France et en créent chaque année près de 80 000, soit une croissance de 5,5% par an, selon les chiffres du ministère.
C'est "le secteur qui se développe le plus vite", a souligné le ministre, tout en jugeant cette progression "insuffisante par rapport aux comparaisons internationales".
Il a notamment évoqué "un déficit de 1,2 million d'emplois par rapport aux Britanniques".
M. Borloo espère faire passer le taux de croissance à 15% par an, ce qui équivaudrait à 500 000 créations d'emploi dans les trois prochaines années, pour un marché du travail qui, "à terme, devrait doubler", selon lui.
Le ministre, qui avait été invité par Jean-Pierre Raffarin à faire des propositions d'ici à la fin de l'année pour encourager ce développement, a indiqué lundi que ses axes d'action seraient dévoilés "courant janvier".
Ils s'appuieront sur "un diagnostic partagé" avec les acteurs, a-t-il dit, soulignant que les services à la personne forment aujourd'hui un secteur "complètement éclaté" mais qu'on est "face à une révolution proche de celle qu'on a connue dans l'automobile il y a 80 ans avec le taylorisme".
Quant à l'offre, M. Borloo a indiqué que l'Etat contribuerait à développer une meilleure "information, professionnalisation, qualification, sécurisation et labellisation".
Pour ce qui est de la demande, Jean-Louis Borloo n'a rien dévoilé sur l'aide que pourrait consentir l'Etat pour permettre à l'ensemble des catégories sociales d'avoir accès à ces services. Il a simplement assuré qu'il s'agirait d'un "service universel et non réservé à quelques-uns".
"Ce ne sera pas un secteur intégralement financé de manière publique mais on en tirera les conséquences financières", a-t-il affirmé. Rappelant que "pour tout grand secteur d'activité économique, à un moment ou un autre, l'Etat a donné un coup de main", il a comparé la situation actuelle dans les services à la personne à "celle des télécommunications il y a 20 ans, avec un important retard technologique à rattraper".</scrip
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